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« Parler de la société idéale, c’est commencer à la bâtir »

Une centaine de jeunes de moins de 30 ans ont participé à l’Université populaire Quart Monde organisée à Paris le samedi 13 avril.

Halle Pajol dans le 18ème arrondissement de Paris, deux heures avant le début de l’Université populaire dédiée aux jeunes, l’équipe d’organisation est en pleine effervescence. Elle s’appuie pour cette préparation sur un groupe Conseil composé de 7 jeunes dont certains vivent la grande pauvreté.

Ils accueillent les cinq invités à l’Université, des jeunes engagés dans la société civile : Emelyn Weber, représentante au Conseil économique, social et environnemental pour la JOC (Jeunesse ouvrière chrétienne), Camille Champeaux, chargée de mission au Crid (Centre de recherche et d’information pour le développement), Lola Fitoussi de l’association Paris d’exil, qui milite pour le droit d’asile, Marie Toussaint, candidate EELV aux élections européennes et à l’origine de la pétition « l’Affaire du siècle » et Guillaume Amorotti, délégué national d’ATD Quart Monde. Ces invités ne viennent pas tant pour intervenir que pour écouter ce qui se dit et construire avec d’autres jeunes.

Atmosphère de confiance

« C’est quoi pour toi la société idéale ? » Voici la question posée aux 140 jeunes qui ont préparé l’Université populaire. Pourquoi ce thème ? « En parler, c’est commencer à la bâtir », explique Arnaud du groupe Conseil aux invités. L’objectif de cet après-midi est que des jeunes de différents horizons puissent se rencontrer, échanger et donner leur avis sur ce thème.

A 13h30, les jeunes commencent à arriver. Ils viennent du réseau ATD Quart Monde, bénévoles, alliés, volontaires permanents, jeunes en temps de découverte, mais pas seulement. Des jeunes d’une Mecs (Maison d’enfants à caractère social), des mineurs étrangers isolés de l’association Paris d’exil et des étudiants ont aussi répondu présents. « Toutes vos idées comptent et elles sont importantes. » C’est sur cette parole forte que la rencontre est lancée. Les participants sont invités à se répartir dans 5 ateliers thématiques sur l’écologie, l’égalité, la relation aux autres, le travail et « décider et agir ensemble ».

Chacun est invité à réfléchir personnellement, puis collectivement sur le thème. Dans le groupe « décider et agir ensemble », tout le monde s’accorde sur l’importance de l’expression, se questionne sur comment faire pour que tout le monde s’exprime. « Entendre ce que l’autre a à dire sans jugement», « s’il n’y a pas de chef, tout le monde est à égalité. Et c’est plus facile de s’exprimer et de s’écouter. » On sent dans le groupe une atmosphère de confiance. On prend le temps d’entendre chacun, là où il en est.

Des idées et des solutions

Puis c’est le retour en plénière pour que chaque groupe rapporte ses propositions sur sa thématique. Les invités prennent ensuite la parole pour partager ce qu’ils retiennent ou ce qui les a touchés. « Avoir tous les mêmes droits, ça veut dire quoi ?», s’interroge Camille, invitée dans le groupe « Égalité ». « J’ai beaucoup aimé rencontrer des personnes que je ne rencontre jamais et me rendre compte aussi que les jeunes ont déjà pleins d’idées et de solutions », affirme Kenza, 22 ans, étudiante en travail social, qui repart avec beaucoup d’entrain de cette rencontre, certaine de continuer à tisser un lien avec ATD Quart monde.

Hélène Pinazo Canales

Photo : Université populaire dédiée aux jeunes le 13 avril à Paris. Carmen Martos, ATDQM